Récit des 24h d’Albi (1/2)

Comment raconter 24h de course? Pour la plupart d’entre vous cela doit paraître long!
Mais à l’échelle d’une semaine, d’un mois? Le temps passe parfois tellement vite que les jours défilent à une vitesse folle.
Tout ça pour dire que mes 24h d’Albi sont passées très vite, et j’en ai profité à fond.
Pourtant, en arrivant vendredi soir la chaleur et la canicule annoncée pour le lendemain faisaient froid dans le dos.
Après une mauvaise nuit (anxiété, chaleur et bruit), quelle bonne surprise de trouver un temps du Nord, le ciel tout gris.
Petit déjeuner tranquille mais coup d’accélération pour se changer et recharger la voiture. Déjà Valérie et Bruno avaient pris tout leur rôle d’accompagnateur bienveillant.

Sur la ligne de départ au pied de la cathédrale, l’ambiance est vraiment détendue. On fera la connaissance de Raphaël du Jogging Club de Castelnau, il finit très très bien le garçon.
On retrouvera également nos convives de la pasta partie, Guillaume (le champion de France), Samuel et Jean Michel.
Le départ est enfin donné, direction le tour du stade pour s’enfermer pendant quelques heures. La prudence est de mise, mais devant c’est plutôt rapide.
Après 3km, premier passage sur le tapis et je découvre mon temps, mon kilométrage et mon classement (plus de 80/159).
Combien de fois sur le semi de Teyran je suis parti comme une balle et je me suis retrouvé au premier kilomètre en moins de 4 min pour me voir ensuite doublé par des dizaines de coureurs.
Mais là, pas de panique, j’ai posé sur le papier tour par tour mes objectifs, il suffit de suivre. Sauf que…, une fois mesuré, le circuit fait 35m de plus que les 1015m que j’avais indiqué.
Je crois bien que cela va perturber mes accompagnateurs.
Qu’à cela ne tienne, il faut avancer et petit à petit, le rythme est pris, casquette vissée sur la tête et régulièrement arrosée, arrêt au stand pour boire ou manger.
Au début c’est facile, comme à l’entraînement. Florence me talonne.

Anne Cécile, notre coach en or, nous rejoint sur le stand de ravitaillement. Elle nous donnera tout au long de la course de précieux conseils.
Le premier tient aux conditions climatique. Vers 13h, le ciel s’est levé, la température est montée à plus de 40°. Il faut se préserver un maximum, il va y avoir des dégâts!
Il faut arriver frais à la nuit tombée, c’est à dire à 12h de course.
J’écoute le conseil et je m’adapte. Tenue du désert: Casquette, Buff sur le cou, lunette de soleil et arrosage régulier.
Pour l’allure, je ralentis et je profite des zones d’ombre pour marcher. Ainsi, le temps passé au soleil est moins important et le coeur redescend à l’ombre.
Béatrice et Aline nous ont rejoint pour relayer Valérie et Bruno. C’est qu’ils ont du boulot à nous ravitailler!

Et le temps passe, les heures défilent. On a beau tourner en rond sur un circuit si court, ça passe super vite et on ne s’ennuie pas!
J’ai pas noté à quelle heure mais j’ai commencé à avoir le ventre plein, gavé comme une oie.
A force de boire 20cl à chaque tour et manger tous les 4 tours, je ne pouvais plus rien avaler. Conseil simple d’Anne Cécile: boire du Coca.
Quelques tours de plus et un passage au WC avec vidange complète et tout est revenu à la normale.
J’aurais 3 ou 4 fois ce même blocage avec la même solution à la clé. finalement très rassurant car aucun dérangement de la digestion à noter.

Avec tout ça la nuit est tombée. C’est le moment de reprendre la course, enfin un rythme plus constant, pas loin de 7min30 au tour.
Dans les stands, cela se détend. Du coup, j’y passe plus de temps et Anne Cécile nous en fait régulièrement la remarque: c’est une course, il faut avancer sur le circuit.
Bien sûr, je croise régulièrement Florence, je m’enquiers de sa condition physique, elle va bien. On a fait quelques repas ensemble.

Sur cette seconde partie, je commence à remonter le classement, quasiment à chaque tour. Au point de me demander si cela va s’arrêter.
Je passe enfin les 100km. Je sais à ce moment là que mon objectif des 200km ne sera pas atteint et maintenant, il faut finir. Je commence à rentrer dans le dur.
Lors d’un arrêt au stand, on me demande si j’ai des douleurs et c’est vrai que le dos commence à tirer. Je prends 1 doliprane. efficace! j’en prendrais un second à 4h.
Au fur et à mesure, le circuit se vide, accompagnateurs mais aussi coureurs. Ils sont nombreux à aller dormir. Sans compter ceux qui on prit une insolation!
Et je poursuis ma route, toujours avec trop de temps passé au stand.
Les oiseaux commencent à chanter, le jour va se lever, avec l’espoir de finir, d’arriver au bout.
Le commentateur est toujours là. Une bonne animation même si le son est parfois trop fort.

Les neurones se réveillent et je commence à m’apercevoir que je peux viser 180km. C’est décidé je vais accélérer le rythme pour y arriver, mais cela va être sur le fil.
Et Anne Cécile me dit de me lâcher, de me remettre sur du 10km/h. Ça me semble impossible!
Tout le circuit se remet dans l’excitation, c’est l’effervescence. C’est fou! On vient de passer 22h sur le circuit et on se met tous à se donner à fond.
Devant la bataille est rude pour les premières places.
Je repars, je prends moins de temps au stand et je reprends même la ceinture avec la gourde pour ne pas m’arrêter tous les tours.
Manger du sucré pour amortir la “vitesse”. Et la remonté du classement continue. Certains sont complètement cuits, incapable de courir, je leur passe devant.
Et ne me parlez pas de changer de maillot, ce n’est pas le moment!
Je suis dans l’euphorie de cette remonté au classement et de l’approche des 180km. Je me donne à fond.
Ce n’est qu’à la maison, le lundi soir, que je découvre incrédule que j’ai bien fait 10km la dernière heure. Vous êtes sûrs que c’était moi?

Le mot de la fin: Une belle course, une belle équipe d’accompagnateurs très pro, merci à eux et surtout merci Florence de m’y avoir entraîné.
Et merci pour tous vos encouragements.

Hug
Et très bientôt le récit de Florence
Vous pouvez retrouvez de nombreuses photos de la journée sur le site http://www.phototrail.fr/albi-2015-championnat-france-24-h/

Comments are closed.