Ma première Sauta Roc – 15 Février 2015

Après 3 entraînements loupés (froid, fatigue et boulot) je commençais à pas mal culpabiliser à l’approche de la Sauta Roc 2015. Je tenais tellement à y participer depuis que N.C. m’en avait parlé. J’y trouvais une motivation supplémentaire ayant si souvent crapahuté dans les Monts de St Guilhem depuis plus de 25 ans !

J’ai profité de ma semaine de vacances en organisant ou en participant à 5 randonnées dans l’arrière pays. La veille de la course, après 22km à bartasser en sous bois sans chemin bien marqué, j’ai fait un repas “chasseur” avec du sanglier, des quiches, pizzas, une bouteille de Puech Haut (Tête de Bélier, il fallait bien ça !!!) et quelques parts sucrées (tartes aux pommes, poires et tiramisu). Cela m’a rappelé mes veilles de matches de Rugby 😉
Couché à 1h du mat et levé 6h30. Rendez-vous pour le covoiturage.

Sur la route une pluie battante laisse envisager le pire, mais à l’approche du Fleuve Hérault, cela se calme. On sait d’ores et déjà qu’il va falloir redoubler de vigilance sur le parcours. Rochers polis recouverts de lichen et racines de pins ou de bruyère sont traîtres dans ces cas là !

Le retrait des dossards et quelques foulées d’échauffement dans le vallon du Verdus. Retour sur la place du Village. Quelques visages connus, des bises et poignées de main. Des sourires complices en se souhaitant une bonne course. C’est le Top départ.

La descente vers le restaurant et remontée par les ruelles à échoppes.
C’est parti, on se prend dans le rythme des départs. Je passe sous l’Arche dans la montée vers le Château du Géant en ayant une pensée pour mon frère Sébastien qui l’avait restaurée à l’époque où il était tailleur de pierre. Connaissant bien cette montée et mes limites, j’entreprends une marche rapide jusqu’au Cap de la Crous. On se gêne et ça bouchonne avec une allure en accordéon dans la première combe où j’ai le temps d’observer les cistes et les bruyères en retard sur leur floraison. Direction la Baume de l’Olivier où deux jours avant j’ai fait un feu pour réchauffer le groupe de randonneurs qui m’avait accompagné depuis les Lavagnes. Le passage glissant et vertigineux était assuré par de la rue-balise ! Donc rien à craindre…

Après le pierrier, un passage en sous bois assez roulant dans les Arbousiers jusqu’au cairn de l’Estagnol non loin de la Baume du Cellier.

On amorce alors la montée progressive dans la combe de la Blande où mon pas alterne entre marche rapide et petites foulées, au feeling selon la technicité du terrain. Je profite de ce rythme lent pour absorber mon premier gel énergétique et croquer 2 ou 3 amandes grillées.

Arrivée sur les crêtes entre les Roc de la Vigne et de la Jarre commence alors un monotrace super roulant au milieu des pins de Salzmann. De belles sensations partagées avec un gars des Foulées Saussinoises, nous sommes tellement bien que nous échangeons quelques mots, puis j’accélère le rythme et le double en lui souhaitant une bonne fin de course… Premier ravito, de l’eau, un quartier d’orange. Et je ne traîne pas! Encore chaud, ma foulée est fluide en montant les derniers lacets du Cap Ginestet. La descente vers sur l’Ermitage de Notre Dame du Lieu Plaisant est rapide. Je me sens bien. J’entrevois le coude du Calvaire des Trois Croix d’où je débouche habituellement quand j’emprunte le raccourci qui mène à la Baume de l’Olivier. La belle boucle de la Combe de Fournen suivie du Mort, lieu appelé ainsi par le cartographe où culmine un grand cyprès florentin. Une horde de supporter nous indique la bifurcation et c’est la montée vers le Cap de la Pousterle (la petite porte de derrière en occitan !).

Sur la piste forestière, je reviens alors sur les traces d’un Castriote lui annonçant que son fils n’était pas loin derrière. Ce dernier m’a d’ailleurs talonné dans la descente rapide et technique du Roc de la Candelle vers le ruisseau du Verdus et la Font de Paulier.

Ensuite une longue, très longue montée dans un vallon frais et humide où de légères crampes aux cuisses m’incitent à prendre une seconde fiole de gel énergétique et à boire un peu plus. Le 4ème Junior, me double alors dans cette montée interminable. Je regarde mon bracelet en Paracord Orange et Bleu qui me rappelle mon frère Sylvain. Alors je “ne lâche rien” et je reprends un rythme de croisière jusqu’au second ravito, prenant fromage, pain d’épices et quartier d’orange. Je repars prudemment sur Max Nègre en raison d’un sol boueux et glissant dans cette zone. 

Connaissant le secteur pour y avoir randonné maintes fois, je redescends le Roc de la Bissonne en donnant ce qu’il me reste d’énergie. Les épingles donnent un beau panorama sur le Cirque de l’Infernet. Un petit enfer… Prudemment, certes, mais à allure soutenue. Mes bras écartés m’aide à rattraper des appuis parfois “limites”. VCZF, Vitesse Compatible avec Zéro Faute ! Ce n’est pas le moment de chuter. Rester vigilant jusqu’au bout ! Jusqu’au stade. Accepter de freiner quand le sol m’y incite ! Dernière épingle au pont bétonné recouvert de mousse glissant. Je prends large et malgré la vitesse le pied est sûr. J’y suis presque, allez si mes garçons me voyaient ils seraient fiers de leur Papa.

L’arrivée sur le goudron dans le village est laborieuse avec des crampes naissantes aux mollets. Je dose pour continuer à avancer sans pour autant provoquer l’arrêt brutal. Le passage sous l’arche au niveau du grand platane devant l’entrée de l’Abbaye de Gellone est une délivrance.

Je regarde ma montre et je suis sous la barre des 3 heures ! Heureux, satisfait de ma performance. Pas de podium, mais une victoire sur moi-même, persuadé que je resterai autour des 3h32 de mon repérage un mois plus tôt.

Un coureur heureux !

Laurent A.

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